Et bien voilà ! Il est là ! Le GH3 est arrivé à bon port. Et il n’est pas tout seul. Avec lui, ses deux fidèles compagnons optiques, j’ai nommé les 12-35mm et 35-100mm Vario X ouvrant tous les deux à 2,8.

Parlons tout d’abord de vidéo

. La réputation de la série G en vidéo n’est plus à faire. À tel point, que le choix entre un GH3 et un EOS 5D est difficile à faire. L’avantage du Panasonic ? Plus compact, plus léger, des optiques compactes et surtout, un Autofocus qui fonctionne formidablement bien dans ce mode. Bien sur, les pros pourront se satisfaire du manual focus, de l’exposition controlé, tout comme la sensibilité. À regarder le travail de certains utilisant les optiques de Voigtländer, Le GH3 montre qu’il est capable de remplir bien des missions en reportage comme en court-metrage. Ci-dessous, un petit montage sans retouche, rapidement mis en forme dans iMovie. le format de capture est du .mov (QuickTime™) en 25 fps, l’optique utilisée est le 35-100 f/2.8, qui se montre réellement exceptionnel en piqué et en douceur dans les mises au point AF.

À l’usage , l’ergonomie du GH3 est vraiment agréable. Rien à voir avec son prédécesseur pour lequel il fallait des yeux au bout des doigts. Pour avoir longtemps utilisé une PC-2/3 de Sony au format DV, je retrouve une fonction inédite pour la mise au point : La visée se fait dans le viseur, mais l’écran tactile sert de pad. C’est precis, sans bruit. Les nombreuses touches de fonction (fn) sont programmables. Ainsi, les fonctions les plus usitées peuvent être appelées par une pression directe sur une touche, ou sur l’écran tactile. Pour ma part, j’ai programmé l’accès au Crop 1:1 pour la video sur l’écran tactile, les modes par défaut - pour le moment - me satisfont pleinement.

Et la photo alors ?

Le rêve d’un hybride, excellent en video et en photo est-il en passe de devenir réalité. Soyons clair, le GH3 n’est pas un 5D mkIII, ni même un 6D. Le capteur µ4/3 est bien plus petit et l’usage d’un plein format a plein d’avantages. faible profondeur de champ, meilleurs en basse lumière et meilleure gestion du bruit... Certes. Mais comment se comporte le GH3 alors ? Est-il possible de faire de jolis flous d’arrière plan ? Fourni t-il des clichés exploitables en basse lumière ? Et son obturateur limité au 4000è de seconde permet-il des images sportives ? Je n’ai pas encore complètement la réponse, mais je peux déjà dire que les photos prises depuis 3 semaines sont au-delà de mes espérances !

Un petit tour à Disneyland et dans la campagne au sud de Paris, m’a permis de tester l’utilisation de l’appareil avec un ciel gris digne de ce mois de Mars 2013 et en interieur avec des lumières en tout genre. Avec une ouverture constante à 2,8, la grande luminosité de ces deux objectifs simplifie grandement le travail.
Parmi tous les mode AF, le mode au pixel est extrêmement efficace pour les sujets fixes, et en diminuant l’exposition de 1/3, on arrive à des résultats très satisfaisant après le traitement du RAW. Très rapidement, l’usage du 35-100 se révèle d’une très grande qualité. Le piqué est vraiment là ! Moi qui avait un 28-70 Sigma comme objectif principal, finalement, je me retrouve à utiliser un télézoom plus souvent qu’un trans-standard. Son étonnante compacité fait oublier ces gros 70-200 du monde Reflex. Pour des soucis d’encombrement, j’avais succombé au 70-300 DO IS de Canon, mais sa faible luminosité le rendait à l’usage peu polyvalent. Tout cela est oublié !

L’autonomie de la batterie du GH2 était un veritable problème. Le dernier Mondial de l’auto de Paris a été un cauchemar pour moi. Un tour chez Renault puis chez Peugeot... Puis plus un seul électron pour animer l’engin ! Le GH3 arrive avec une batterie qui ressemble comme deux gouttes d’eau à une batterie de 6D ou 5D mkIII. Avec 1800 mAh, l’autonomie annoncée est de l’ordre de 500 clichés. Après avoir fait une centaine de cliché et trois dizaines de minutes de video HD à 25 fps en .mov, je suis revenu à la maison avec une batterie affichant 66% de capacité disponible ! Top !Panasonic propose en option un Grip embarquant une deuxième batterie. Il est alors possible de definir l’ordre d’utilisation des batteries : Boitier puis grip ou l’inverse. Un vrai plus.

Un passage dans une attraction en interieur remplie d’éclairages artificiels, créant ombres et illuminations (je tairai le nom de cette attraction afin d’assurer la paix dans les familles), permet de mettre en evidence la bonne gestion des ISO jusqu’à 3200 (en RAW, bien évidemment). Un pression sur la touche ISO permet de sélectionner la sensibilité ISO, et si le mode AUTO ISO est choisi, on peut rapidement sélectionner la valeur maximum autorisée.

Comme on le voit à droite, les ombres mettent en évidence la bonne gestion du bruit. L’image est complètement exploitable, les couleurs et les détails restent fidèles. Décidément, ce petit capteur de 16 MPix est vraiment plaisant à l’usage. L’ergonomie de ce nouveau boitier est digne des boitier experts des deux grands Canon et Nikon. La liste des fonctionnalités est très impressionante, à tel point que le mode d’emploi complet est maintenant fourni en pdf ! Une intéressante parmi d’autres : Une fonctionnalité qui existe sur tous les DSLR produisant de la video en HD est la possibilité de prendre une photo tout en filmant. Sur un DSLR, prendre une photo interrompt la séquence vidéo. Sur le GH3 (tout comme le GH2 d’ailleurs), le fichier vidéo n’est pas cassé, mais en plus une photo au même format que la video est sauvegardé. Une option permet de sauvegarder une photo en pleine definition, mais alors, la video s'interrompt.

Tropicalisé, fabriqué en alliage de magnesium, doté de 3 molettes plutôt bien placées, d’un petit flash avec un nombre guide suffisant pour un Fill-in d’un portrait, d’un superbe écran tactile OLED, et même d’une synchro pour flash externes.

Ce boitier est tout de suite séduisant de par son encombrement, son ergonomie et sa polyvalence. L’impression de solidité est immédiate. Pour celui qui produit 50% de photo, 50% de videos, on a en main un vrai couteau suisse de l’image, solide, performant et endurant.

Des défauts ? Oui. Tout d’abord le détecteur de presence pour le viseur. En un mot : Pénible. Même configuré en faible sensibilité, dés que l’on manipule le boitier pour visioner des photos, le système detecte une presence qui envoie l’image vers le viseur. Avec le 12-35mm équipé de son pare-soleil, l’utilisation du flash génère une ombre importante. Et pour finir, les fonctions WiFi dont je n’ai pas parlé sont un peu lourdes à mettre en œuvre. Vivement une simplification des menus, inspirée des GoPro Hero3... Et pour finir, un petit détail. La molette arrière est moins accessible que sur un EOS... Mais bon, c’est un détail...

Pas étonnant que ce boitier va faire date, d’autant que les deux optiques qui l’accompagnent - elles même tropicalisées - sont de très grande qualité. On leur ajoute le catalogue très riche des optiques du standard Micro 4/3 en provenance de Olympus et Panasonic, bien sûr, mais aussi de Sigma et Voigtländer, et nous avons là un système complet pour reporter au long cours...

Mr Throttle